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"L’homme est un néant à l’égard de l’infini, un tout à l’égard du néant, un milieu entre rien et tout."
— Blaise Pascal, Pensées
— Blaise Pascal, Pensées
Les œuvres réunies sous le titre "Infinis Inachevés" explorent un territoire où se croisent la lumière et l’ombre, l’infime et le sidéral, le souvenir et l’abstraction pure. Comme des empreintes spectrales, ces compositions sont traversées de flux lumineux qui évoquent à la fois les oscillations des particules subatomiques et la cartographie invisible des synapses. Mais sous cette architecture mouvante, une autre stratification se révèle : celle des lieux, inscrits dans une mémoire fragmentée où se superposent les traces de l’expérience vécue.
"Infinis Inachevés" ne se contente pas de plonger dans les abstractions de la physique fondamentale. Chaque composition est un point de convergence entre une science des infiniment petits et une cartographie intime. Aux réseaux d’atomes et de photons se mêlent des reliefs invisibles, des contours flottants, des tracés qui évoquent des cartes déformées par le temps et l’inconscient. Des lieux se devinent sans jamais être nommés, brouillés par l’effacement progressif du souvenir. L’espace personnel, en mutation constante, devient un territoire mouvant où s’entrelacent géographie et sensation. Les œuvres portent ainsi la marque d’un équilibre fragile entre structure et chaos, ordre et dissipation. Chaque éclat de lumière, chaque flux coloré semble osciller entre une précision quasi-mathématique et une dissolution progressive. Ces trajectoires lumineuses dessinent une matière en tension, à la fois rigoureusement construite et soumise aux forces aléatoires qui régissent l’univers, du microcosme des synapses aux dérives cosmiques des nébuleuses.
L’inachèvement devient ici une posture essentielle. Rien n’est figé, tout demeure en suspens, prêt à se recomposer ou à disparaître. Comme une sonde captant un instant fugace avant qu’il ne se dissolve, ces œuvres fixent des bribes de réalité en perpétuelle transformation. La lumière y joue un rôle paradoxal : elle éclaire tout autant qu’elle brouille, elle dessine des formes précises avant de les plonger dans un halo incertain.
À travers ces compositions, se révèlent des résonances entre l’infiniment grand et l’infiniment petit, entre la matière cosmique et la conscience humaine. On y perçoit les remous du Big Bang, les pulsations des étoiles mourantes, mais aussi les éclairs fugitifs de la pensée en train de se formuler. Ces œuvres sont des paysages d’ondes et de particules, des topographies mentales où se superposent des fragments d’univers et des traces de mémoire, rappelant que toute existence est une cartographie inachevée, une partition en perpétuelle réécriture.
Face à ces visions flottantes, le regard oscille entre reconnaissance et vertige, entre l’intuition d’un ordre secret et la fascination pour le chaos des formes en devenir. Infinis inachevés nous invite à un voyage à travers l’indétermination, un espace où la lumière dessine des trajectoires incertaines et où chaque œuvre devient un fragment d’univers, suspendu entre émergence et dissolution.